Ohé, que faites-vous encore dans cette cour à jouer avec mes demoiselles tournesol ou …tourne-tête !
Un, deux, trois…..le soleil n’est plus là,
et leur sourire d’or non plus !
Allez, revenez, pour une autre escapade autour de mon village, j’ai encore et toujours des choses à vous faire voir, sentir et écouter …
On pourrait ainsi croire que les lieux sont des magiciens, faisant apparaître des trésors chaque jour , mais n’était-ce pas aussi notre oeil qui possède en son sein un immense refuge pour les merveilles du monde …?
Venez toucher d’autres fleurs et goûter à d’autres fruits,
danser encore avec les arbres et chuchoter à l’oreille des vieux murs …
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D’elle, j’ai aspiré
toute la soie de sa couleur,
mes yeux dans ses yeux,
ma main sur son coeur,
et je suis arrivée en larmes
à ce point d’abandon
qui la rend si vulnérable …
Mots-roses, me dites-vous ?
Morose ?
Peut-être le suis-je en effet !
Et je préfère la voir ici s’ouvrir à la foultitude …
A cette infinité
qui brode sa silhouette
dans une robe de papillons
et ses cheveux bandonéon
dans la valse du ciel !
Quelqu’un était là, qui est parti ….
Mais, au fond, qu’en savons-nous ?
Que savons-nous des subtilités du silence ,
des chemins qu’il emprunte
et des secrets de caresses qu’il laisse sur les choses …
Cette chaise longue exhale un tel parfum !
Le pigeon, lui aussi, est parti….
Mais son histoire étreint encore ces murs !
De quelques grains,
douce folie,
je fais de la confite-heure,
au sucre du bonheur,
et la dévore
avec d’aime-mesure,
le plus fièvre-heureuse-aimant …
…et je vis pleuvoir des anges,
m’abreuvant de mystère et de candeur !
J’ai bu tant de beauté à la source de son visage,
mais qu’ai-je fait ensuite de mon nectar de mots ….?
Il faut prendre le temps des émotions,
des flux qui nous traversent …
Sur l’instant, elle m’avait tant émue parmi les autres !
Que m’inspire-t-elle aujourd’hui ?
Juste l’âpre regret de ne pas l’avoir écrite,
posée aussitôt,
telle une déesse rare,
sur le papier de ma moleskine …
Et puis…
Peut-être ne voulait-elle rien entendre de moi, de vous ,
mais juste repérer dans nos regards
une complicité attendrie !
Que savons-nous de la fragilité des êtres et des choses ?
Une feuille morte, nous écoutant, a maquillé ses joues
de la foi invincible des arbres …
Vert, vert, VERS ……….
C’était hier !
Je n’ai pas été toute entière,
hante-hier,
à l’opportunité de créer
que m’offrait la saison ….
Le chêne a-t-il pleuré,
lorsque son corps se fendit en merrains …?
Jolies douelles,
petites douves sans ailes,
bois sans noeud,
si ce n’est qu’au coeur ,
quand les marteaux retentiront,
vos rêves d’enfant seront déjà bien loin !
Un jus de félicité coule entre les pierres …
Invisible dites-vous ?
N’entendez-vous rien dans la feuille qui frissonne !!!
A chaque instant que le sol respire,
il incite nos pas à partir,
faisant d’eux des veilleurs attentifs,
les poches emplies de baisers
traînant sur le front des fleurs
qui poussent sous nos pieds …
Et dans le cil-anse des êtres et des choses,
je me suis retrouvée,
enroulée comme un coquillage,
dans le placenta de mille et une aubes
à vivre et à voguer !
(Sabine)